Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 19 mars 2009
Sécurité

Violence dans les établissements scolaires: le chef de l'État mise sur une police mieux implantée dans les quartiers sensibles

«Notre pays doit enrayer les phénomènes de bandes et de haine dirigés contre deux piliers de la République, l'école et la police», a lancé Nicolas Sarkozy qui s'était déplacé mercredi avec les ministres de l'Intérieur et de la Justice, Michèle Alliot-Marie et Rachida Dati, à Gagny. Dans cette ville de Seine-Saint-Denis, une dizaine de jeunes encagoulés et armés de barres de fer ont mené récemment une expédition punitive au sein d'un lycée professionnel. «Je n'abandonnerai aucune parcelle de notre pays à la logique des bandes, des caïds.» Et spécialement les établissements scolaires. Le chef de l'État souhaite repérer les 100 à 200 établissements scolaires les plus touchés par les intrusions pour mieux les protéger. Au besoin, le président envisage de conserver le personnel de vie scolaire pour assurer la sécurité dans ces écoles. Et propose d'instaurer des policiers référents, comme cela existe depuis 2006 dans les Hauts-de-Seine. Plus largement, Nicolas Sarkozy mise sur une police mieux implantée dans les quartiers sensibles. Il annonce la création de 100 unités supplémentaires de police des quartiers, les Uteq (unités territoriales de quartier), dès 2010 et non en 2012, comme prévu, et de 23 compagnies de sécurisation, spécialement formées pour intervenir dans les cités. «Ces forces sont aux antipodes de feu la police de proximité», a insisté le président. «Il s'agit de connaître le terrain, et non de jouer au foot avec des délinquants»; à Clichy-Montfermeil, les violences ont ainsi régressé, a-t-il fait valoir. Cet exercice devient chaque jour plus complexe dans les cités où les policiers sont souvent pris pour cible. Quelque 25.000 violences à dépositaires de l'autorité sont constatées chaque année et elles ont encore augmenté de 3,5% ces douze derniers mois. Enfin, pour réprimer ces groupes violents, Nicolas Sarkozy va proposer de durcir la loi pénale, car «les délinquants connaissent bien nos lois et savent que sans fait précis ils ne peuvent être arrêtés. Je demande la création d'une peine de trois ans d'emprisonnement pour participation, en connaissance de cause, à un groupement, poursuivant le but de commettre des atteintes volontaires contre les personnes ou certains biens. Le fait même d'appartenir à une bande doit être un délit». (Avec AFP et "Le Figaro")

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